Pas moi (comment pouvez-vous seulement le penser), lui !
Imaginez la grande prairie avec ses deux rangées de hêtres pourpres (jeunes et en souffrance car le climat leur est de moins en moins favorable).
L'intervalle entre les rangées est de quarante mètres, celui entre les arbres de douze.
Prenez un mec standard muni d'une balle attachée à une cordelette d'environ quatre-vingts centimètres. Combien de chances y a-t-il pour qu'en imprimant un mouvement circulaire à cet accouplement et en le lâchant en visant une direction dégagée de tout obstacle le mobile atterrisse néanmoins dans un des arbres et y reste suspendu ?
Ben oui, je vous le demande...
Eh bien, mon bipède réussit ce coup très régulièrement*. D'ailleurs, c'est encore arrivé ce matin.
La fois d'avant, c'était le long de la cerisaie : le projectile était resté pendu dans un sapin et mon promeneur n'a pu le récupérer qu'en balançant dans l'arbre une (très) grosse branche morte.
Mais ce matin, il n'y avait pas de (très) grosse branche morte en vue (d'où viendrait-elle au milieu d'une grande prairie plantée seulement d'arbres malingres ?).
Il a quand même réussi à faire retomber ma balle et sa queue en jetant dans l'arbre une grosse boule de neige agglomérée et (sur)gelée.
Comme quoi s'il est vachement malhabile dans ses visées, il lui reste un fifrelin d'imagination pour se sortir des embrouilles où il s'est lui même plongé, je suis bien obligée de le reconnaître.
*On se demande à quoi ça peut bien lui servir d'avoir été artilleur, de pouvoir vous expliquer le vol (pseudo)parabolique des projectiles et la différence entre le tir tendu d'un canon et le tir en altitude d'un obusier. Bon, lui il était au bureau de tir, pas sur les pièces d'artillerie, ceci explique sans doute cela : la théorie, ça va, mais la pratique...