Depuis la fin du congé de fin d'année, c'est la pagaille ici ! À l'Estaminet où travaille Louise (la sœur de ma bipède préférée) ils rénovent la cuisine. Du coup, Louise travaille dans un autre département de la ferme et elle commence à huit heures plutôt qu'à neuf heures et demie. Alors, pour ne pas devoir se lever vers six heures pour attraper le bus de sept, elle vient loger ici, ce qui lui permet de se lever plus tard et de se faire conduire par mon bipède. Donc, le petit train-train quotidien est complètement déréglé et paraît qu'il y en a pour deux mois !
En dépit de cela, mon promeneur attitré semble avoir pris conscience de se devoirs de propriétaire d'un chien de ma race qui doit pouvoir courir et creuser régulièrement (nous sommes pourtant à Bruxelles où le code wallon du bien-être animal n'est pas d'application). Cela fait cinq jours consécutifs qu'il m'emmène au domaine.
Bon, faut attendre qu'il soit neuf heures passées pour éviter les embarras de circulation, mais pendant ce temps-là, je maintiens la pression en lui grattant la jambe, en geignant à fendre l'âme et en lui faisant des yeux de cocker (la honte, mais il faut ce qu'il faut n'est-ce pas ?).
Hier, au lieu de rester comme les autres jours dans la grande prairie toute plate à l'entrée du domaine, il est allé se garer à l'intérieur et nous avons pu promener au cœur de l'endroit (aujourd'hui ce n'a pas été possible, le chemin d'accès était à nouveau fermé à cause du vent).
Pour éviter qu'il ne la fasse trop courte, j'ai ma technique : c'est moi qui mène la balade et je dois dire qu'il est bien dressé : il suit docilement mon itinéraire. Parfois, entre deux carrefours, comme il n'y a pas de décision à prendre, je me colle derrière lui. C'est agréable de voir comme il est attentif à moi : après quelques pas, il essaie de voir si je suis. Quand il tourne la tête vers la gauche, je me décale un rien vers la droite et s'il le fait par la droite, j'esquive son regard en le faisant vers la gauche, si bien qu'il finit par devoir se retourner complètement pour voir où je me trouve, c'est pas chou ça ?
Revenons à hier. Je l'ai entraîné tout en bas du domaine, le long de la pièce d'eau qui passe sous le pont-grotte. Au bord de l'eau se trouvait le héron habituel. J'ai couru vers lui ventre à terre et, bien sûr, il s'est envolé, le con ! Là dessus, mon bipède s'est mis à m'engueuler ! Il semble qu'il soit contre l'expression des instincts basiques (pourtant, il ne va jamais au cinéma). Après l'engueulade, comme nous étions presque au pied de l'escalier qui remonte vers le niveau supérieur du parc, il a voulu prendre une photo du dénivelé (paraîtrait que quelqu'un l'aurait traité d'habitant du platte land). Je vous dis pas le temps qu'il lui a fallu avec son antique GSM Nokia !
Du coup, pour être sûre qu'il ne m'ait pas engueulée pour rien, pendant ce moment de liberté, je suis vite allée me rouler dans une charogne au parfum relevé. J'ai eu droit à un bis ! ... et à la douche totale avec shampoing en rentrant.